10ème Festival Cordes & Compagnies

 

 

Notices des commandes de Cordes & Compagnies

"Colloque senti et mental": commande de 2021 Cordes & Cies pour le Duo Double-Cordes (violoncelle & contrebasse, et voix des interprètes)

A propos de cette œuvre Dumond déclare : « La question du couple m’a toujours intéressé en matière musicale. J’ai ainsi souvent composé des Duos, cette association d’instruments hétérogènes ou homogènes, ainsi que des concerti où se joue aussi la dualité : soliste face à l’orchestre. Quelques titres de mes duos évoquent cet esprit : « Pas de deux » (pour violon et guitare), « Cène de ménage » (pour chœur), un concerto pour 2 guitares et quintette à cordes ou orchestre, etc. 
Et aujourd’hui ce petit « moment de couple » dédié à deux musiciens que j’ai parfois l’honneur et l’avantage de fréquenter : Marie et Jean-Pierre Nouhaud. Esquissée par le passé, voici cette courte pièce achevée sous la forme d’un dialogue libre et tranquille, empreint de maturité mais non moins passionnée. Duo qui s’achève avec la voix des instrumentistes dans une sorte d’aura enfantine : l’enfance n’est-elle pas aussi la mémoire nutritive, obscure et mystérieuse de tout couple ?

 "Empressement et Passacaille" : Commande 2021 de Cordes & Cies pour le Concerto d'Amour (quatuor pour instruments d’amour : par-dessus de viole d'amour, violoncelle et violone d'amour et théorbe)

Empressement : ce terme très "17ème siècle" n’est que le pendant de ce que l’on qualifiera plus tard d’appassionato. Ce premier mouvement en forme d’ouverture est suivi par une passacaille sur une basse obstinée empruntée à Stefano Landi (XVIIe siècle). Il s’agit ici (et s’agite) d’une sorte de ping-pong ludique entre le par-dessus de viole et le violoncelle d’amour, avec le théorbe et violone pour arbitres pour leur implacable cadence. Une autre version existe avec une voix humaine féminine. Virtuosité et défis mutuels mènent la danse, relevée d’autant par le timbre scintillant des instruments d’amour dont les cordes sympathiques propagent une aura séduisante à ce feu d'artifice.

 

"Les 3 faces du silence" : Commande 2021 de Cordes & Cies pour le Duo Nouhaud-Bleton (violoncelle et guitare). C’est une suite de trois pièces parmi les infinies faces du silence :

1. Au bord du silence, est une mélodie dont la simplicité, espère l'auteur, pourrait faire apparaître le silence qui suit comme naturel.
2. Née du silence est une musique initiée dans une immobilité sonore. Suit un contrepoint entre les 2 instruments qui aboutit à une mélodie que l’auteur qualifie un peu ironiquement de quasi désespérée.
3. Mangés par le silence est un jeu : comment remplir peu à peu de silence les cases que la musique déserte…

 
"Un jour de nuit" : Commande 2021 de Cordes & Compagnies pour l' Ensemble Cordissime (quintette à cordes pour 2 Violons, alto, violoncelle et contrebasse)

Le 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven fut l’intimidant prétexte de la commande de cette partition en trois mouvement, destinée à l’Ensemble Cordissime dont l’effectif quatuor + contrebasse rivalise en musique de chambre avec ce qu’on pourrait attendre d’un véritable petit orchestre. Cet effectif est très rare dans le répertoire classique - qui préfère la formule avec 2 violoncelles. D’où l’intérêt du projet de l’Ensemble Cordissime de contribuer ainsi à enrichir cette formule. Pour des raisons programmatiques Dumond a réduit son quintette de 60 mn à 30 mn, gardant les mouvements restants pour une autre programmation.
Si la nuit peut en certaines périodes de l’année être éclairée par la lune comme en plein jour, le contraire existe aussi : dans les régions nordiques le jour peut prendre parfois l’apparence d’une sorte de nuit. Cette qualité spéciale de la lumière fit naître dans nos contrées, et spécialement en Allemagne, un romantisme des plus exacerbés. C’est dans cette atmosphère que Dumond a voulu immerger son quintette.

Le 1er mouvement Marcia amorosa ne commence plus par l’évocation du thème de la grande fugue de Ludwig Van Beethoven, repoussé à la seconde version. Ici il s’agit d’une marche schubertienne qui commence et clôt l’œuvre, avec un épisode beaucoup plus libre en son milieu, en forme de mélodie ininterrompue sous la forme d’un « quadrilogue » entre les violons, l’alto et le violoncelle.

Avec le 2nd mouvement Lettera amorosa Dumond exagère encore d’avantage l’intention expressionniste de son discours avec la même forme ABA et la même rhétorique que l’épisode central du premier mouvement, avec toutefois des pics passionnels plus soutenus.

Le 3ème mouvement Notturno a vapore est un Allegro agitato tout à la fois fiévreux, exalté et parodique. Avec ses rythmes martelés il peut suggérer l’implacable avancée d’un train dans la nuit, d’où le titre. Une autre approche d’une œuvre antérieure de Dumond intitulée Le temps voleur en fuite.

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